Le Premier mai: les origines
(Article publié dans "Le Monde Syndical" du XXXXXXXXX)
LE PREMIER MAI
Le Premier mai est un jour commémorant les conquêtes du monde de travail. Originaire des Etats-Unis, instituée à Paris, la fête du travail a obtenu le statut de jour férié dans certains pays... mais continue à être sévèrement réprimée dans d’autres.
Samedi 1er mai 1886. Répondant à l’appel d’organisations socialistes et syndicales, quelque 340.000 salariés partent en grève sur tout le territoire des Etats-Unis pour réclamer la journée de huit heures: huit heures de travail, huit heures de sommeil, huit heures de délassement. Douze mille entreprises sont paralysées. C’est à Chicago que le mouvement prend le plus d’ampleur, avec 80.000 personnes dans les rues, mais c’est là aussi qu’il tourne au drame, quelques jours plus tard.
La fabrique de faucheuses McCormick était en grève depuis février, ses patrons tentaient de faire face à la situation en engageant des volontaires. Le 3 mai, c’est l’affrontement: la police rompt les piquets et tire sur les grévistes, provoquant six morts. Le lendemain, de nouveaux incidents ont lieu lors d’un grand rassemblement sur le Haymarket Square de Chicago. Une bombe est lancée dans la foule - on ne saura jamais par qui. La panique s’installe et la police ouvre le feu. On dénombrera plus de dix morts et des dizaines de blessés. Une vague d’arrestations s’ensuit, surtout à l’encontre des anarchistes. Huit d’entre eux sont inculpés d’attentat. Leur procès se déroule dans un climat de haine et d’hystérie générale, la bourgeoisie faisant pression pour qu’un exemple sévère décourage toute possibilité d’organisation syndicale. Sept des inculpés sont condamnés à mort par pendaison et le huitième à quinze années de prison.
Les syndicats américains ne se laissent pas intimider par cette répression. Dès 1890, ils décident d’organiser une nouvelle journée de lutte pour les huit heures... à nouveau le 1er mai ! Entre temps, un congrès socialiste international s’est tenu à Paris, le 20 juillet 1889. Réunis pour trouver une nouvelle unité organisationnelle après l’échec de la première Internationale, les délégués appellent à participer à une journée internationale d’action pour la journée des huit heures. S’alignant sur la décision de l’American Federation of Labor, le congrès propose le 1er mai.
Depuis, la fête du travail est célébrée chaque année... lorsque l’environnement politique le permet. Après avoir été récupéré un temps par le nazisme, après être devenu l’une des manifestations les plus officielles des pays communistes, le Premier mai continue à susciter la crainte et la répression dans certains régimes durs. Là où l’objectif des huit heures est atteint, les syndicats ont utilisé la fête du travail pour d’autres revendications: droit de vote, crise du logement, opposition à la guerre du Vietnam, etc. Dans la période qui a précédé la Première Guerre mondiale, on pouvait fréquemment voir en Europe des panneaux mettant en garde contre les dangers de la guerre. De nos jours, sur le Vieux Continent, des banderoles réclament une nouvelle réduction du temps de travail, pour lutter contre le chômage cette fois. L’histoire est un éternel recommencement...
Samuel Grumiau
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