Otez-moi cet amiante...
(janvier 2001)
Article publié dans Le Journal du Médecin et Artsen Krant du 26 janvier 2001
A de rares exceptions près, toutes les applications de l’amiante sont interdites en Belgique depuis un arrêté royal publié au Moniteur le 21 février 1998. On ne peut donc plus fabriquer ni mettre sur le marché des produits contenant de l’asbeste. Nous héritons toutefois d’un lourd passif : après l’incendie du magasin Innovation, à Bruxelles, qui avait tant marqué les esprits à la fin des sixties, les ventes d’amiante ont explosé en Belgique. On ne compte plus les buildings, maisons ou bureaux qui, à l’heure actuelle, contiennent encore beaucoup d’amiante. Rien ne sert de paniquer pour autant : tant que le matériau demeure en bon état, les fibres restent en place et ne peuvent être respirées. Il n’y a de danger qu’en cas où l’amiante s’abîme, par exemple en cas d’effritement ou de travaux. Les fibres risquent alors de se libérer et d’être inhalées. Dès ce moment, il faut agir vite : même une toute petite dose d’amiante peut provoquer, à terme, l’apparition d’un mésothéliome.
Ardoises de la toiture, tôles ondulées, calorifugeage des tuyauteries, revêtement de sol, … Que faire lorsqu’un matériau ou produit contenant de l’amiante est en mauvais état ou doit être enlevé ? Appeler une entreprise spécialisée dans le désamientage est de loin la meilleure solution, mais ce n’est pas à la portée financière de tous les particuliers. Pour ceux qui décident de se débrouiller seuls, une règle d’or : éviter la formation de poussière. Mieux vaut donc dévisser le produit plutôt que le casser, et éviter de le jeter de haut. Asperger le matériau avant de commencer à travailler réduit également la diffusion de poussière. S’il est nécessaire de scier, percer ou poncer, il faut utiliser des outils à main ou des machines qui fonctionnent lentement : scies circulaires, perceuses et autres produisent beaucoup de poussière. Dans la mesure du possible, mieux vaut également travailler à l’extérieur, ou en tout cas dans une zone parfaitement aérée. Mais malgré toutes ces précautions, des poussières se déposent sur le sol… L’aspirateur domestique est à proscrire : les fibres ne sont pas retenues par le filtre et sont expulsées dans toute la pièce. Il faut au contraire mouiller, puis balayer doucement et ajouter les poussières aux déchets d’amiante, avec la combinaison et les gants utilisés au cours du travail. Un masque à poussière spécial (filtrage P2 ou P3) est obligatoire. Enfin, une fois le travail terminé, il est indispensable de se laver à fond sous la douche, en insistant sur les cheveux.
Que faire ensuite des déchets d’amiante ? Cette matière étant une compétence régionale, nos législateurs n’ont pu s’empêcher d’instaurer une fois de plus la confusion : les règles à respecter ne sont pas les mêmes en Flandre, en Wallonie et à Bruxelles ! Pour s’y retrouver dans cet imbroglio, mieux vaut s’adresser aux services communaux chargés de l’environnement ou à l’organisme régional compétent (2).
Samuel Grumiau
(1) Pour de plus amples renseignements, une brochure intitulée « L’amiante : polyvalence mais danger de mort » est disponible gratuitement auprès du ministère des Affaires sociales, de la Santé publique et de l’Environnement. Tél : 02/210.46.87 (français) , 02/210.45.32 (néerlandais) ; Fax : 02/210.48.52 ; E-mail : www.environnement@helath.fgov.be
(2) A Bruxelles : Institut bruxellois pour la gestion de l’environnement (IBGE), tél : 02/775.75.11
En Flandre : Openbare Vlaamse Afvalstoffenmaatschappij (OVAM), tél : 015/28.42.84
En Wallonie : Office wallon des déchets, tél : 081/33.65.75
La liste des entreprises agréées pour l’enlèvement de l’amiante peut également y être obtenue.
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