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Internet suscite des « vocations » de pédophile

(novembre 2002)

Reportage intégré dans un dossier consacré à la pédopornographie publié dans Le Journal du médecin du 22 novembre 2002 (1)

 

 

Propos et matériels à caractère pédophile s’échangent sur Internet avec une facilité effrayante. Certains internautes se sont découvert une attirance sexuelle pour les enfants via le net, d’autres y puisent encouragements et nouvelles idées perverses. 

 

Dans les problèmes liés à la pédophilie, Internet n’est pas seulement un réseau de diffusion de matériel pornographique. Il peut aussi être le révélateur de pulsions pédophiles jusque là cachées. « J’ai connu un homme qui n’avait jamais ressenti la moindre attraction sexuelle pour les enfants, explique Anders Nyman, psychologue de l’ONG suédoise Save the Children. Il était marié, avait des enfants et un jour, dans un journal, il a lu un article sur la pédoporonographie sur Internet. Curieux, il a cherché un peu sur la toile et est tombé sur des photos de filles de 8 ou 9 ans qui touchaient un pénis et, selon lui, avaient l’air heureuses. A sa grande surprise, il s’est trouvé excité sexuellement par cette scène. Il a commencé à collectionner ce genre de photos trouvées sur Internet, de plus en plus hard. Il faisait ça sur son lieu de travail et a finalement été coincé, puis licencié. Sa femme l’a ensuite quitté. Sa vie est ruinée à cause de cette tendance dont il n’aurait sans doute jamais pris conscience sans Internet. Il n’avait pas commis d’abus lui-même, mais bien de nombreuses infractions puisque posséder ce genre de matériel pédophile chez soi est punissable par la loi. Le cas de ce monsieur est-il isolé ? Comment être sûr que si vous montrez ce genre de photos à 10 hommes, il n’y en aura pas 3 ou peut-être 6 qui seront eux aussi excités ? La situation de crise personnelle, l’état d’anxiété semble augmenter la prédisposition en ce sens ». Selon le psychologue, un pédophile peut ainsi devenir « dépendant » des photos ou vidéos mettant en scène des enfants, un peu comme d’autres deviendraient dépendent à l’alcool ou la drogue.

 

Internet incite aussi certains pédophiles à penser que leur déviance n’est finalement pas si « anormale » que ça. Avant le développement du réseau, la plupart des pédophiles étaient très isolés dans la société. Rares étaient ceux qui avaient des contacts avec d’autres personnes de la même tendance ou se procuraient du matériel pédophile car il ne s’agissait pas d’un sujet qu’ils osaient aborder en public. Pour trouver des cassettes ou des revues pornographiques mettant en scène des enfants, il leur fallait sortir de chez eux, montrer leur figure à l’un ou l’autre magasin qui aurait ça à l’arrière. La situation est inversée depuis l’arrivée d’Internet et du sentiment d’anonymat qui l’entoure : à travers les chats, les forums, les innombrables sites proposant de la pédopornographie ou argumentant ouvertement en faveur de la sexualité avec des enfants (2), les pédophiles se sentent renforcés, ils ont subitement l’impression de former un groupe persécuté par la société, d’être des dizaines de milliers à partager les mêmes goûts.

 

Dans les petits réseaux que créent ces pédophiles sur le net, les « caïds » sont ceux qui possèdent le plus de photos et de vidéos, ceux qui en partagent le plus grand nombre avec les autres. Ceux qui seront passés à l’étape suivante, qui est de réaliser eux-mêmes de nouvelles photos ou vidéos pédophiles, sont vénérés par les autres membres du réseau… Quelle différence par rapport à la situation d’avant Internet, où la grande majorité des personnes à tendance pédophile devaient se contenter de masturbation en cachette dans un état d’esprit de grande culpabilité. De « parias » de la société, les voilà devenus héros de la cause pédophile, encouragés à aller plus loin par leurs semblables, même s’ils sont toujours aussi détestés par ceux qu’ils considèrent désormais comme les « non-initiés » et qui ne « comprendraient rien aux enfants » !

 

                        Amener des photos de « chairs fraîches »

 

Selon Lars Lööf, un psychothérapeute suédois qui gère un projet de lutte contre la pédopornographie sur Internet, si la grande majorité des photos pédophiles trouvées sur le réseau y sont depuis longtemps, on découvre environ 2.000 nouvelles chaque semaine, ce qui donne une idée de l’ampleur du nombre de nouvelles victimes. Les groupes de « cyberpédophiles » les plus hards refusent d’accueillir de nouveaux membres s’ils ne fournissent pas des photos ou vidéos « fraîches », c’est-à-dire nouvellement réalisées par eux-mêmes, ou des spectacles en direct via leur webcam. Le nombre d’enfants victimes augmente donc de façon exponentielle. Certains pédophiles trouvent aussi sur Internet de nouvelles idées perverses qu’ils appliquent ensuite sur leurs victimes. « La police suédoise a mis la main sur un homme qui avait téléchargé des images horribles montrant un jeune garçon dans l’anus duquel un pommeau de douche avait été inséré, et qui était passé à l’acte peu après sur l’une de ses victimes », rapporte Anders Nyman.

 

Des pédophiles passent aussi  « commande » de matériel particulièrement pervers à leurs amis d’Internet, comme des photos avec le prénom du pédophile inscrit au marqueur sur le corps de la victime. Ils s’approprient ainsi cette dernière d’une certaine façon, développent un sentiment de pouvoir sur des victimes inconnues. Une satisfaction accentuée par le fait que la « société bien-pensante » n’en sait rien. Anders Nyman : « Je me suis entretenu avec un pédophile qui me disait à quel point il se sentait fort lorsqu’il regardait des sites pédophiles sur son écran alors que sa femme se trouvait à quelques mètres, sans qu’elle puisse voir l’écran. C’était comme un triomphe pour lui. Ce pourrait être une compensation sexualisée d’un sentiment d’impuissance dans la société ».

 

Il est clair que les cyberpédophiles sont souvent, à l’instar des pédophiles qui passent à l’action, des personnes qui ont de sérieux problèmes dans leurs relations avec les adultes. Le monde idéal (à leurs yeux) qu’ils se créent sur le net, en compagnie d’internautes tout aussi détraqués, entraîne chaque année les viols de milliers de nouvelles victimes.    

 

                                                                              Samuel Grumiau

 

(1) Autres articles de ce dossier :

 

- http://www.sampress.org/base/frFR/affiche_art/articles-114.html

 

- http://www.sampress.org/base/frFR/affiche_art/articles-115.html

 

- http://www.sampress.org/base/frFR/affiche_art/articles-116.html

 

- http://www.sampress.org/base/frFR/affiche_art/articles-117.html

 

- http://www.sampress.org/base/frFR/affiche_art/articles-118.html

 

(2)   Comme le tristement connu site de la « Danish Pedophile Association », cible de la critique de tous les défenseurs des enfants depuis des années mais toujours en activité, et proposant notamment toute une série de liens plus écoeurants les uns que les autres.

 

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