Quelques conseils pour les parents d’enfants internautes

(novembre 2002)

Article intégré dans un dossier consacré à la pédopornographie publié dans Le Journal du médecin du 22 novembre 2002 (1)

Internet est un formidable outil d’apprentissage pour les enfants, mais ils doivent être bien conseillés pour éviter les mauvaises rencontres.

C’est idiot, mais c’est comme ça… Des enfants qui introduiraient « pour rire » dans un moteur de recherche un mot comme « zizi » risquent d’aboutir sur des sites à caractère pédopornographique ! Comment prémunir ses enfants de ce genre de danger ? Il existe des programmes que l’on peut placer sur l’ordinateur et qui permettent, sur base de mots-clés, de filtrer l’accès à certains sites. Plusieurs sont téléchargeables sur le net, mais ils sont loin d’être une garantie absolue. « De plus en plus d’enfants sont suffisamment intelligents et connaisseurs d’Internet, ils parviendront à contourner les filtres s’ils le veulent vraiment, souligne Isabelle Marneffe, de Child Focus. Il faut aussi penser aux conséquences de ce genre de filtre : si on limite par exemple les recherches à partir du mot « sexe » depuis un moteur de recherche, un adolescent peut ne plus avoir accès à des informations relatives à la sexualité ». Comment, dès lors, protéger ses enfants des agressions à caractère sexuel dont ils peuvent être victimes via Internet, que ce soit en chattant avec un pédophile (voir paragraphe suivant) ou en découvrant inopinément de la pornographie ? « Il s’agit d’un nouveau domaine d’action pour les parents et le personnel enseignant, explique le psychologue suédois Anders Nyma, de l’ONG Save the Children : de la même façon qu’ils les aident à identifier les dangers en ville, à traverser la rue ou à trouver une solution s’ils se perdent, les parents doivent leur expliquer que sur Internet aussi, il y a des zones dangereuses, comme dans le monde réel ».

Les « chats » (conversations en ligne) sont l’une des zones potentiellement dangereuses pour les mineurs sur Internet. La très grande majorité des personnes avec qui l’on peut « parler » via les chats sont des gens sans problème, mais il y a des exceptions et il faut expliquer aux enfants de ne pas faire trop rapidement confiance à un ou une internaute. Il arrive que des pédophiles se fassent passer pour des enfants dans les chats réservées aux mineurs. Véritables loups dans la bergerie, ils essaient d’entamer une relation « amicale » à moyen ou long terme avec l’enfant, de le ou la persuader de leurs bonnes intentions, voire du fait qu’ils ont le même âge. Certains vont ensuite proposer une rencontre « en vrai », avec tous les dangers que l’on imagine. Des abus sexuels ont déjà été commis suite à une rencontre sur Internet. Faut-il diaboliser pour autant les chats ? Pour la plupart des spécialistes, diaboliser serait exagéré, il convient plutôt de conseiller l’enfant afin qu’il suive un certain nombre de règles de sécurité : ne jamais donner son nom et ses coordonnées, ne jamais envoyer de photos sans l’accord des parents, n’accepter de rencontrer physiquement une personne qu’avec la permission des parents et, la première fois au moins, en leur présence. Si le ou la correspondant(e) demande l’adresse E-mail de l’enfant, que celui-ci lui donne une adresse anonyme, de type « hotmail » ou « yahoo ».  

Comme dans la vie de tous les jours, on ne pourra jamais garantir qu’un enfant ne fera pas de mauvaise rencontre en surfant sur Internet, mais il évitera bien des pièges s’il est correctement guidé.

                                                             Samuel Grumiau                                                                       

(1) Autres articles de ce dossier :

- http://www.sampress.org/base/frFR/affiche_art/articles-113.html

- http://www.sampress.org/base/frFR/affiche_art/articles-114.html

- http://www.sampress.org/base/frFR/affiche_art/articles-115.html

- http://www.sampress.org/base/frFR/affiche_art/articles-116.html

- http://www.sampress.org/base/frFR/affiche_art/articles-118.html